L’existence de l’Individu peut être
considérée comme une succession de deuils, petits ou grands, dont le sentiment de culpabilité constitue un élément fondamental, particulièrement actif dans la religion, la morale et l’éthique. Ses origines et sa nature demeurent pourtant, aujourd’hui encore, l’un des points obscurs de la théorie psychanalytique.
C’est à partir d’une réflexion sur les concepts majeurs dégagés par Freud et Melanie Klein que Léon Grinberg définit deux voies d’investigation tout à fait nouvelles :
celle d’une culpabilité "dépressive", caractérisée par le chagrin, la nostalgie, le besoin de réparation
celle d’une culpabilité "persécutrice ", génératrice de douleur et de peur, pouvant mener à la mélancolie et au deuil pathologique.
Ces deux nouveaux concepts et l’étude de nombreux cas cliniques lui permettent d’envisager l’interprétation d’un type particulier de sentiment de culpabilité, à l’oeuvre dans la création artistique, par une étude du théâtre d’Eschyle et de Sartre, ainsi que du film d’Alain Resnais, Hiroshima, mon amour.
Ce livre, qui constitue une somme considérable, nous invite à un parcours à travers l’histoire mythique, anthropologique, philosophique et religieuse du sentiment de culpabilité, dans ses manifestations individuelles et sociales. Il propose également une remarquable synthèse des diverses interprétations avancées par la théorie psychanalytique sur cette question centrale..
Par l’ampleur de sa vision et la pertinence de ses sources, Culpabilité et dépression est amené à devenir un ouvrage de référence sur un sujet qui déborde très largement le strict cadre de la psychanalyse.